Comment la course en nature nous permet-elle de régénérer notre cerveau?

Par Sandrine Mathias, fondatrice Ambitieux de nature

Partout dans le monde, les problématiques en lien avec le stress et ses conséquences sur la santé mentale et physique des individus sont de plus en plus identifiées comme étant des fléaux majeurs pour nos sociétés contemporaines. Ces enjeux mobilisent aujourd’hui de nombreux médecins, mais également des philosophes, des sociologues, et des chercheurs, qui réfléchissent à des alternatives autres que les thérapies traditionnelles pour permettre à l’être humain de recouvrer son équilibre.

Parallèlement, on assiste aujourd’hui à l’émergence des thérapies naturelles qui nous permettent de redécouvrir les bienfaits de la nature. Bien que la communauté scientifique s’accorde maintenant pour confirmer ces théories, et que des médecins parviennent aujourd’hui à expliquer comment la nature régénère notre cerveau, ces effets restent encore très méconnus dans les pays occidentaux.

D’ailleurs, le chercheur Quing Li, auteur de nombreuses études au Japon, a mis en évidence dans ses travaux le fait que la thérapie par la forêt réduisait l’activité du système sympathique, augmentait l’activité du système parasympathique et régulait l’équilibre des nerfs autonomes. Li prétend que l’immersion en forêt diminue la pression artérielle, la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire et induit un effet relaxant. Cette thérapie affecte également les réactions psychologiques par son action sur le cerveau et le système nerveux, diminuant ainsi les scores pour l’anxiété, la dépression, la colère, la fatigue et la confusion, et augmente le score de vigueur. De plus, il affirme qu’elle agit sur le système endocrinien en réduisant les niveaux d’hormones de stress tels que l’adrénaline urinaire, le cortisol urinaire, le niveau de cortisol dans le sang. Enfin, il démontre qu’elle agit directement ou indirectement sur le système immunitaire en augmentant le nombre de cellules NK (cellules tueuses naturelles qui combattent les cellules infectées par des virus) et l’efficacité de celles-ci, de même que les niveaux intracellulaires de protéines anticancéreuses.

Les effets relatés dans ces études qui nous intéressent prioritairement avec le projet d’Ambitieux de nature sont la diminution de tous les marqueurs en lien avec le stress (plus précisément : le rythme cardiaque, la pression artérielle, et le taux de cortisol). Ses conclusions ont été partagées par plusieurs chercheurs, et nous pouvons aujourd’hui affirmer que la thérapie par la nature est à l’origine de bénéfices indéniables sur la santé humaine, en raison de ses effets au niveau physiologique, mais également au niveau psychologique, ainsi que grâce à ses bienfaits en lien avec l’environnement.

La course en nature nous permet de toucher directement aux bienfaits en lien avec ce milieu. Elle nous ressource, elle nous oblige à rester concentrés sur ce qu’il se passe à nos pieds, imposant ainsi une distance entre nous et nos préoccupations récurrentes. Elle nous procure des émotions profondes qui évacuent le stress, apaise nos conflits intérieurs et augmente le sentiment de bien-être. Elle nous transmet de l’énergie vitale.

Courir en symbiose avec la nature, refaire le plein d’oxygène, être connecté à notre souffle qui s’accélère au rythme de nos pas, sentir la sueur perler au creux de notre dos, percevoir la tension de nos fibres musculaires et réaliser que nos pensées nous libèrent soudainement de leur emprise, sont autant de sensations qui permettent au coureur de se sentir incroyablement vivant, et surtout, régénéré.

« La nature va s’infiltrer en vous, comme les rayons du soleil pénètrent dans les arbres. Le vent va insuffler sa fraicheur, et les orages leur énergie, en même temps que les soucis tomberont comme les feuilles d’automne ». (Muir, 1901)

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